Retour sur le Raid Aventure du Chassezac by max : Une édition engagée !

Au programme 105km et 4200D+ pour le duo Max et Baptiste avec du packraft en eaux vives classe 3, du canyoning, des Trek’O et des VTT’O ! 

Après plusieurs mois sans dossard, quel plaisir de retrouver le format raid avec Baptiste ! Rien de tel que de remettre les pieds dans les sentiers ardéchois, accueillis par les copains de Chassezac Sport Nature – une équipe de bénévoles exceptionnelle, toujours au top côté organisation. Des belles cartes et un raid engagé… tout ce qu’on aime ! !

Auber Son Amer au petit matin

Jour 1 – Premiers bains, jusqu’au bout de la nuit !

Dès le départ, le programme est costaud : canyoning, packraft en eaux vives (classe 3 !), puis à nouveau canyoning et un trek bien corsé. On se sent en forme à pied, mais l’inconnue du jour, c’est clairement le packraft – une première pour nous en eaux vives.

On part sur un bon rythme pour la première partie à pied, ce qui nous permet de gonfler notre embarcation dans les premières équipes. Rapidement sur l’eau, on découvre le Chassezac, agité grâce à un lâcher d’eau exceptionnel… Premier rapide, premier bain ! Le packraft termine dans un arbre, nos affaires éparpillées de chaque côté de la rivière. Le ton est donné, on se dit que ça va être long ! Heureusement, les bénévoles experts de la discipline sont présents et réactifs, et on peut repartir sans trop de dégâts.

On apprend vite avec la peur… ce qui nous permet de passer tous les autres rapides sans chavirer ! (la chance me diriez vous ? certainement). Seul bémol : le packraft n’était pas auto-videur… On a donc passé la section à écoper entre chaque rapide.

Fin de la section, surprise : nos sacs « étanches », ont complètement pris l’eau… Toutes nos affaires pour le trek sont trempées et notre alimentation aussi. On enchaîne malgré tout sur la remontée du canyon, exigeante, mais on tient bon. Bapt commence à accuser le coup, un peu dans le dur côté lucidité, mais on pointe en 8e position à la transition du trek.

Le trek s’annonce… frustrant. On comprend vite en regardant la carte qu’il suffirait de prendre les balises 1-2-4-7 pour valider la section sans grosse pénalité, mais on trouve ça bizarre, on se souvient plus des pénalités exactes des balises et de la porte horaire, et on a perdu le papier du roadbook : Dans nos souvenirs, c’est 30 minutes de pénalité, mais pour des balises aussi éloignées et techniques, on se dit que ça ne doit pas être ça et que c’est au moins une heure, alors on fonce dans l’idée de faire la full race.

On donne tout pour passer la barrière horaire à la balise 4, malgré les dires d’un bénévole à la balise 3 qui nous annonce que c’est mort… On y croit, et on passe la barrière à 21h04. Avec les 10 minutes de décalage, ça passe, on est contents, on se dit qu’on a fait le plus dur… en continuant jusqu’aux balises 5 et 6.

Et là, tout bascule : en rejoignant la crête pour rejoindre la balise 7, on passe légèrement à droite pour arrondir le D+… Mauvais choix. À 23h, on se retrouve 100 mètres sous la crête, dans une végétation impénétrable. Piégés. On mettra 45 minutes à s’en sortir, pour finalement finir l’étape à minuit, lessivés. Une belle claque mentale pour finir ce premier jour. Mais heureux de l’avoir fait en full race !

VisuGPX pour bien préparer son aventure !

Jour 2 – Grêle, début d’hypothermie et détermination

Réveil à 4h30, avec à peine 4 heures de sommeil. N’ayant pas réussi à manger correctement en rentrant du trek’O — juste un peu de Coca et deux soupes — on repart sur le VTT à 5h du matin avec un coup de pédale bien poussif, loin de la soquette légère des entraînements ! Heureusement, Baptiste, plutôt du matin, oriente proprement sur le suivi d’itinéraire, ce qui nous permet d’avancer à notre rythme.

Arrivés sur la dernière portion de route de la section, qui doit nous amener au col à 1300 m d’altitude, on prend une averse de grêle et un vent glacial pendant 3 km. Déjà pas en grande forme au réveil, ça finit par me terminer. Je tremble au sommet, impossible de me réchauffer avec mon vieux maillot trempé et sans Gore-Tex, elle aussi trempée de la veille au fond du sac… Je me demande sérieusement comment je vais trouver les ressources pour sortir de ce bourbier car hors de questions de rentrer en navette !

On dépose les VTT pour la CO IOF – une section qui aurait dû être notre point fort. Mais dans mon état, on ne va pas pouvoir tirer grand chose de la section… Encore une fois, les pénalités nous semblent bizzares et on a laissé le papier dans le porte carte… 30 minutes de pénalité pour des balises sur une CO IOF où 10 minutes de course suffisent pour valider un poste, là où la veille il fallait 35 minutes et 300 m de D+ minimum… Terrible, mais en même temps c’est marqué sur le réglement donc il faut jouer avec… Sur le moment on sait qu’on n’est plus dans le coup pour notre objectif top10 au départ du jour 2, alors on se contente de survivre pour rentrer avec nos moyens — et surtout pas en navette !

On s’élance donc, grelottants, trempés, incapables de courir, en essayant de se réchauffer. Après 4 balises en 40 minutes, sans erreur de CO (autant dire que la marche était très lente), on décide de rentrer au col. On discute avec les valeureux bénévoles, qui attendent sous la pluie et dans le vent glacial, pour comprendre la suite. La descente à VTT est un calvaire : trempés, frigorifiés, mais on tient, et on commence à se réchauffer en perdant de l’altitude.

On continue malgré tout, enchaînant le VTT roadbook à notre rythme. Bapt oriente proprement et on se raconte des conneries pour passer le temps. À Montselgues, on se prépare pour repartir sur la CO aérienne, histoire de gratter quelques balises… mais l’orga nous signale qu’on ne passera pas la barrière horaire. Repartir pour 1h-1h30 d’aventure et prendre deux balises… on réfléchit, puis on se dit que ça ne vaut pas le coup. Fin de l’aventure.

VisuGPX pour bien préparer son aventure !

Bilan – Fiers mais frustrés

Un goût amer, forcément, car malgré tous ces efforts, on se retrouve loin au classement avec le jeu des pénalités… Il fallait jouer stratégique pour attaquer au bon moment, mais on n’était pas venus pour ça.
Mais aussi beaucoup de fierté : on a tout donné, on a tenu tête à la météo, à la fatigue, aux doutes… et à notre piètre niveau en vélo ! Et cette descente du Chassezac restera longtemps gravée : une pépite dans un raid au top, magnifiquement planifié.

Merci aux bénévoles du Chassezac Sport Nature pour leur passion, leur générosité et leur attention tout au long du week-end. Une organisation toujours au top ! Des parcours sauvages, exigeants, à l’image du raid comme on l’aime. Vivement la prochaine !