La préparation : une aventure pour le plaisir !
Pour ce nouveau défi BMR, nous avons une fois de plus choisi de partir en mode « aventure-confort » ! Un mode de voyage qui nous permet de voyager assez léger et de partager de bons moments avec les locaux et autres voyageurs en dormant dans les refuges, chambres d’hôtes…
L’inconvénient de ce choix réside dans la bonne préparation de son voyage et dans la connaissance de son niveau physique pour étalonner une distance optimale chaque jour afin d’arriver dans les hébergements réservés dans les temps.
Le matériel que nous avons utilisé
Concernant notre équipement, pour ces aventures, nous équipons notre sac à dos de 40L avec la liste de matériel fournie pour les épreuves ARWS. Assez complète, elle nous permet d’évoluer en sécurité par tous les temps. En ce qui concerne les chaussures, nous partons très souvent avec un modèle ultra-trail ou une chaussure de randonnée assez légère qui assure confort, stabilité et fiabilité. Pour l’hydratation, nous sommes partis avec 2,5L/jour, suffisant pour nos journées de marche de 8h. Nous avons des gourdes filtrantes de chez Salomon en cas de besoin. Enfin, pour assurer une bonne visibilité lors de nos progressions de nuit, nous faisons confiance depuis plusieurs années à la marque Go’Lum.
Création de l’itinéraire
Pour la préparation en amont de notre voyage, nous avons tracé le parcours sur VisuGPX, un site web qui permet d’exporter une trace GPX vers une application de navigation. Concernant cette dernière, nous utilisons Edit GPX Pro, qui permet d’avoir des cartes hors ligne très précises même à l’étranger…
Jour 1 : une petite mise en jambes (18km – 793D+)
Pour cette première journée, nous avons anticipé le fait que nous arrivions sur l’île à 14h et qu’il nous fallait 1h30 de bus pour rejoindre Pollença, ville de départ de notre aventure.
Au programme, 18 km et 750 m de D+ avalés en 3h00, dont 1h30 de nuit, l’occasion de sortir nos frontales GoLum’ Pion+3, toujours un super moment d’évoluer la nuit avec un bon équipement.
Nous sommes accueillis par un guide très chaleureux avec qui nous discutons en anglais-français-espagnol. Après une bonne douche, nous passons à table avec tous les autres randonneurs pour déguster une spécialité locale et discuter de nos périples. La deuxième étape est la plus aérienne, car nous évoluons sur les hauteurs de l’île. À table, tout le monde nous annonce l’alerte orange pluie, inondations pour deux jours, avec des précipitations annoncées de 100 mm en 24h. On nous déconseille de partir sur cette étape vers les hauts sommets de l’île. On consulte tous les bulletins météo et, effectivement, les annonces ne sont pas bonnes, mais nous décidons d’aller dormir et, apparemment, la nuit porte conseil…
Jour 2 : Journée sur les hauteurs (34km – 1234D+) sous la pluie…
Au matin de ce deuxième jour, pas de pluie, mais un ciel menaçant, juste ce qu’il faut pour mettre le nez dehors et se lancer sur les sentiers de cette étape qui sillonne les zones les plus élevées de la traversée. Ci-dessous la vue depuis l’auberge Son Amer au petit matin…
Après deux heures de marche, nous arrivons au col des Prat, à 1200 m d’altitude, dans un fort brouillard qui marque le retour de la pluie, qui nous accompagnera jusqu’au bout de la journée. Du col, nous redescendons à bonne allure pour rejoindre les lacs, qui ne sont pas aussi jolis qu’espéré, mais nous propose une belle vue sur la chaîne de montagnes, toujours sous une pluie battante…
Nous entamons alors une section au pas de course, sur un chemin plat de 5 km pour rejoindre le col de l’Ofre. Le col nous permet de descendre vers Biniaraix, sur une voie romaine magnifique qui longe le torrent de l’Ofre, un moment magique, le plus beau de cette traversée selon moi. Ce passage mérite vraiment d’être visité.
La fin de la journée se résume à rejoindre le magnifique refuge de Muleta en passant par le village de Söller et son port. Nous arrivons après 8 h sous la pluie, et la mission est simple : faire sécher toutes nos affaires pour partir sec le lendemain. Nous apprécions le feu de cheminée qui nous accueille.
Jour 3 : 32km et 1726D+ pour fêter mes 28 bougies !
Pour ce jour 3, une nouvelle interrogation se pose, puisque nous devons monter au Es Caragol, mais le chemin est interdit à cause des nombreuses intempéries des semaines passées qui ont induit de nombreux éboulis. En étudiant la carte, nous constatons qu’il n’y a aucun moyen de contourner ce sentier, sauf en faisant 15 km de route ou en prenant une navette…
Prudemment, nous débutons la journée sous le soleil cette fois-ci en longeant un beau chemin côtier. Nous profitons jusqu’à Deia des belles vues sur la mer avant d’emprunter la montée interdite… Effectivement, nous rencontrons de nombreux éboulis dans cette zone rocheuse, mais rien de trop engagé… Après 30 minutes de montée, nous rencontrons des randonneurs qui descendent, ils nous indiquent que ça passe bien au sommet. Nous voilà rassurés et entamons les 900 m de dénivelé en espérant une magnifique vue sur l’île au sommet… 2 h plus tard, c’est dans le brouillard que nous arrivons au sommet, avec un fort vent, ne voyant pas plus loin qu’une dizaine de mètres…
Une nouvelle fois, c’est avec un peu de frustration que nous débutons la descente sans trop tarder au sommet.
La surprise lors de cette étape vient des villages que nous traversons. Après Deia, nous découvrons le magnifique village de Valldemossa, où nous prenons le temps de manger et de flâner dans les petites ruelles avant de repartir en direction d’Esporles. Nous entamons une montée sur une belle voie romaine, suivie d’une descente pour rejoindre le village, où nous avons réservé un hôtel pour fêter mes 28 bougies ! Nous passons une très belle soirée arrosée dans le village avant la dernière étape sur le GR 221… Et quelle étape…
(Dans la programmation de notre aventure, nous avons eu beaucoup de mal à trouver un logement à un prix raisonnable à la fin de cette traversée… Nous avons finalement trouvé un hébergement sur les hauteurs d’Andratx, un point qui a son importance, car ce choix nous oblige à quitter le GR pour rejoindre notre logement, soit en faisant 13 km de route, soit en empruntant une belle crête avant de redescendre par une piste sur le village… Devinez notre choix…)
Jour 4 : Course poursuite (33km et 1561D+)
C’est avec les jambes un peu plus lourdes que nous partons direction Banyalbufar, sur une très belle voie romaine en sous-bois. Après une montée et une descente, nous découvrons ce beau village en bord de mer et ses premières grandes villas… Pour sortir du village, nous avons droit à une montée courte, mais avec certainement le plus gros pourcentage de la traversée… Un véritable casse-pattes… Après 1h, nous arrivons à Estellencs, encore un très beau village où nous prenons le temps de sillonner les ruelles et de manger un morceau avant de partir pour la dernière ascension de notre GR 221 : 6 km pour 750 m de dénivelé positif. Cette dernière montée nous offre de belles vues sur la mer et sur les montagnes que nous venons de traverser.
En haut du col des Quer, c’est ici que nous quittons le GR pour rejoindre notre hébergement.
Nous avons pour cela tracé un itinéraire le long d’une crête qui nous permet de redescendre directement sur le village… Mais c’était sans compter sur une spécificité que nous avions notée avant notre départ et que nous allons expérimenter… Les propriétés privées… En effet, sur l’île, les propriétés privées de grosses fortunes peuvent mesurer 500-600 hectares en plein milieu des montagnes et sont surveillées par des caméras et des clôtures de A à Z ! Bien entendu, sur nos cartes, rien de tout cela n’est indiqué comme étant privé… C’est pourquoi, nous vous déconseillons de sortir des sentiers balisés. En effet, cela pourrait vous obliger à faire de longs détours ou à courir afin d’échapper aux gardes privés… C’est ainsi, après quelques sprints, que nous avons fait 5 km en 3h30… pour enfin, rejoindre à la tombée de la nuit, notre Airbnb.
Nous avons du mal à réaliser que cette aventure touche à sa fin… Après avoir parcouru entre 30 et 35 km par jour, nous ressentons une pointe de nostalgie en savourant notre apéritif. Pour prolonger notre expérience, nous décidons, après un rapide échange de regards, d’ajouter une étape supplémentaire et de rejoindre Magaluf à pied, plutôt que de prendre le bus.
Jour 5 : L’étape BONUS – NOSTALGIE…
Une étape en bord de mer, au chaud, marquant le retour à la grande civilisation, mais qui nous a surtout permis de découvrir la magnifique plage de Camp de Mar. L’occasion pour nous de boucler la traversée en rejoignant la mer à pied pour un plongeon bien mérité !
Le lendemain, nous prenons le bus pour rejoindre Palma, afin d’éviter une étape qui n’aurait eu aucun sens au milieu des hôtels et sur le bitume du bord de mer… Comme un signe du destin, la fête du vin local nous attend pour célébrer comme il se doit la fin de cette magnifique aventure.
Ainsi se termine ce nouveau défi BMR, un de plus… Certainement l’un des plus beau sur tous les plans. Un grand merci à mon vieux pote Anthony, alias Clerton, pour cette nouvelle folie !
Je vous laisse avec les traces Strava de notre aventure (ne zoomez pas trop sur l’étape 4…) et je vous donne rendez-vous sur notre Instagram pour plus d’images.